DeepSeek est accusé d’avoir transmis les données de ses utilisateurs à ByteDance, la maison mère de TikTok… Une révélation qui alimente davantage les inquiétudes sur la gestion des informations personnelles par les entreprises chinoises.
La Commission sud-coréenne de la protection des informations personnelles (PIPC) a confirmé que DeepSeek communiquait avec ByteDance, tout en précisant qu’elle n’avait pas encore déterminé l’ampleur exacte du transfert de données. Face à ces soupçons, le régulateur a ordonné un blocage temporaire des nouvelles installations de l’application en Corée du Sud, invoquant des préoccupations majeures en matière de confidentialité.
DeepSeek n’est pas seulement sous le feu des critiques en Corée du Sud. Plusieurs pays – dont la France, l’Allemagne, les États-Unis, Taïwan et l’Australie – examinent également son fonctionnement et ses pratiques en matière de stockage des données. Le problème central ? Toutes les informations collectées par l’IA seraient stockées sur des serveurs chinois et pourraient être utilisées pour « se conformer aux obligations légales » ou encore pour « protéger les intérêts vitaux » des utilisateurs… Une formulation vague qui suscite une méfiance croissante.
ByteDance rejette toute accusation d’accès aux données de DeepSeek et justifie leur lien par l’utilisation d’un service cloud interne (« Volcano Engine »), propriété du géant chinois. Officiellement, cela ne signifie pas que ByteDance puisse consulter ces informations… mais comment vérifier ? Un récent rapport publié par SecurityScorecard révèle pourtant une « intégration avec les services de ByteDance » dans le code même de DeepSeek, ce qui renforce les soupçons d’une connexion bien plus profonde entre les deux entités.
Cette affaire s’inscrit dans un climat international déjà tendu autour des technologies chinoises. Aux États-Unis, la crainte que TikTok transmette les données des citoyens américains au gouvernement chinois a conduit à plusieurs tentatives d’interdiction. En Europe et au Royaume-Uni, TikTok est déjà banni des appareils officiels pour raisons de sécurité… DeepSeek pourrait bien suivre le même chemin si ces accusations se confirment.
Alors que DeepSeek tente désormais d’apaiser la situation en promettant une coopération avec le régulateur sud-coréen, une question demeure : combien d’autres applications exploitent discrètement nos données sans notre consentement explicite ?

