Sorti le 10 octobre, Battlefield 6 marque un retour tonitruant pour la franchise, tout en suscitant des débats rugueux au sein de sa communauté. Le jeu a dépassé les sept millions d’exemplaires vendus en seulement trois jours, un record absolu pour la série. Bien que l’élan soit indéniable, ce nouveau chapitre ne se fait pas sans accroc… et les développeurs commencent déjà à corriger le tir.
DICE et Electronic Arts savaient que Battlefield 6 serait scruté de près, surtout après la réception mitigée du précédent opus. Ils n’avaient pas tort. Dès sa sortie, le titre a enregistré plus de 700 000 joueurs simultanés sur Steam, dominant les classements des ventes avec une avance confortable sur des titres comme Monster Hunter Wilds ou Borderlands 4. Sur PlayStation 5 aussi, la version digitale a largement pris le dessus (86 % des ventes). Rien à dire côté chiffres donc… mais sur le terrain ?
Si les affrontements massifs et l’ambiance explosive restent fidèles à l’ADN de la franchise, plusieurs choix de design ont rapidement fait grincer des dents. En particulier, une modification récente du mode Conquête a provoqué un tollé. Pensée pour raccourcir les parties jugées « trop longues », la réduction drastique du nombre de tickets de réapparition a été perçue comme un coup porté au cœur même du gameplay stratégique que tant de fans apprécient depuis toujours.
Sous pression, Battlefield Studios a fini par faire machine arrière. Les tickets sont revenus à leur niveau initial et la limite temporelle a été rétablie à quarante-cinq minutes (contre moins auparavant). Un geste bienvenu que beaucoup voient comme un signe encourageant d’écoute active.
Tout n’est pas encore réglé puisque plusieurs problèmes techniques entachent encore l’expérience globale malgré une stabilité correcte côté serveurs (ce qui n’était franchement pas gagné vu les débuts précédents). Des joueurs pointent du doigt une détection des tirs capricieuse (« hit registration ») qui provoque parfois des ratés incompréhensibles malgré des impacts visuels évidents. DICE a reconnu publiquement ces soucis et travaille déjà à améliorer ce point sensible.
Autre sujet à controverse, l’option d’ajustement automatique pour les snipers rendrait leurs tirs beaucoup trop facilesce qui réduit considérablement l’exigence technique liée aux tirs longues distances. Qui plus est, l’absence totale de météo dynamique (aucun brouillard ni pluie), déséquilibre flagrant entre certaines armes (les SMG écrasent littéralement les fusils d’assaut dans toutes les situations)… Voilà autant d’ajustements attendus par une partie bruyante et passionnée du public.
Malgré ces défauts notables, il serait prématuré d’enterrer Battlefield 6 sous ses bugs naissants. Au contraire, grâce à ses mises à jour régulières (certaines quotidiennes), DICE montre qu’il ne reste pas sourd aux critiques. Les dernières modifications apportées au système de progression vont dans ce sens – par exemple avec une augmentation de l’XP obtenue en fin de match ou des corrections ciblées sur les mouvements incohérents.
Alors oui… on peut parler d’un lancement spectaculaire mais imparfait. La base est solide, très solide même, et il suffit peut-être simplement que DICE affine encore quelques mécaniques pour que Battlefield 6 s’impose durablement comme le renouveau tant attendu.
Et puis après tout… quel jeu Battlefield n’a jamais trébuché en sortant du hangar ?
Disponible sur PS5, Xbox Series X/S et PC depuis début octobre, Battlefield 6 continue donc son ascension tout en apprenant (parfois douloureusement) à écouter ceux qui y consacrent leurs soirées entières depuis deux décennies déjà.

