Le patron d’OpenAI, celui qui a piloté chaque version de ChatGPT, a comparé le développement du prochain modèle à rien de moins que… le projet Manhattan. Oui, celui qui a mené à la bombe atomique. Et il n’était pas ironique. Dans un podcast récent avec Theo Von, Altman a confié que tester GPT-5 l’avait mis mal à l’aise. Il a dit que ça allait trop vite. Qu’il s’était surpris à se demander : « Qu’est-ce qu’on a fait ? ». Pas exactement le genre d’enthousiasme qu’on attend d’un PDG annonçant une mise à jour.
Pourtant, la sortie de GPT-5 serait imminente. D’après The Verge, OpenAI prévoit un lancement dès août, après des mois de retard et une attente interminable pour les utilisateurs les plus mordus. Des traces du modèle sont déjà visibles en ligne, preuve que les derniers ajustements sont en cours.
Pourquoi tant d’émotion chez Altman ?
Parce que GPT-5 n’est pas juste une amélioration incrémentale. C’est un changement de nature. L’ambition est claire : fusionner les modèles spécialisés (comme ceux dotés de capacités de raisonnement) avec les modèles polyvalents actuels comme GPT-4.1, qui, eux, restent limités dans leur logique formelle. Une sorte d’all-rounder ultime, capable aussi bien de résoudre des problèmes mathématiques que de tenir une conversation fluide ou rédiger un code propre.
Altman a évoqué une performance « médaille d’or » en maths sur un système expérimental, mais il a précisé que ce niveau ne sera probablement pas intégré dans GPT-5 dès son lancement public.
Même si certaines capacités ne sont pas encore au rendez-vous, le rythme auquel ces systèmes progressent dépasse visiblement tout cadre prévu pour les encadrer. Le PDG lui-même reconnaît que la régulation est absente, “il n’y a pas d’adultes dans la pièce”, lâche-t-il sans détour.
Côté technique ou fonctionnalités concrètes, peu ont filtré officiellement. On sait seulement que GPT-5 devrait surpasser Claude 4, Gemini 2.5 et Grok 4, trois autres IA concurrentes, sur plusieurs plans ; vitesse, pertinence contextuelle et polyvalence cognitive semblent être au cœur du pari technologique.
Mais ce n’est pas ce qu’Altman met en avant aujourd’hui. Il parle plutôt des conséquences sociales possibles, voire inévitables, comme la disparition entière de catégories professionnelles entières ou l’émergence massive d’usurpations numériques parfaites grâce aux IA génératives. Un glissement vers une société où “vivre selon les décisions prises par l’IA” deviendrait banal… et dangereux.
Alors oui, on peut s’émerveiller devant ces Breakthroughs en Intelligence Artificielle ou rêver aux promesses des Enhanced Humans dans une Future Society pilotée par des machines aussi brillantes que nous (voire plus). On peut aussi s’inquiéter quand même ceux qui conçoivent ces outils commencent à se demander si on ne va pas trop loin, trop vite.
C’est là toute l’ambiguïté du moment présent. GPT-5 arrive bientôt, presque sûrement en août, et avec lui peut-être un nouveau seuil franchi dans notre relation aux machines pensantes. Entre fascination technologique et vertige existentiel… même Sam Altman ne sait plus très bien où poser les pieds.
Et si lui doute aujourd’hui… devons-nous continuer à avancer sans poser davantage de questions ?
Une chose est sûre : dans ce jeu-là, il n’y aura ni bouton pause ni retour arrière possible.

