Le célèbre réalisateur Christopher Nolan a décidé de porter à l’écran la vie tumultueuse et complexe de J. Robert Oppenheimer, le physicien à l’origine de la bombe atomique. Mais qui était vraiment cet homme, et quels sont les moments clés de son histoire ? Penchons-nous sur l’odyssée d’Oppenheimer, interprété par Cillian Murphy dans le film éponyme.
Un parcours scolaire brillant parsemé d’embûches
Né en 1904 à New York, Oppenheimer grandit au sein d’une famille aisée, baignant dans un environnement artistique et intellectuel. Étudiant prodige, il sort diplômé d’Harvard avec les plus grands honneurs en seulement trois ans. Mais le jeune homme se débat également avec des problèmes de santé mentale. Durant ses années de recherche à l’Université de Cambridge, il prend part à une tentative de suicide et commet plusieurs actes impulsifs.
La rencontre avec le communisme et le monde académique
Au fil de son parcours, Oppenheimer fréquente des communistes et soutient des causes de gauche, sans jamais adhérer officiellement au parti. Durant cette période, il occupe également des postes d’enseignant et de chercheur à l’Université de Göttingen, en Allemagne, puis à Caltech et à Berkeley, aux États-Unis. Sa réputation d’excellent professeur lui confère un rôle de mentor auprès d’une génération de scientifiques prometteurs.
Un tournant avec la Seconde Guerre mondiale
L’invasion de la Pologne par les nazis en 1939 marque un tournant décisif dans la vie d’Oppenheimer. Devant la menace de la création d’une bombe atomique par les ennemis, les États-Unis mettent en place le Manhattan Project, un programme de recherche nucléaire top-secret destiné à contrer cette menace. Oppenheimer est nommé administrateur du projet et supervise la construction de plusieurs laboratoires, dont celui de Los Alamos.
La genèse de la bombe atomique
Les efforts d’Oppenheimer et de son équipe aboutissent à la première explosion nucléaire de l’Histoire, en 1945. Bien que les nazis aient déjà capitulé à ce stade, les États-Unis décident de larguer deux bombes atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki. À ce jour, ces armes demeurent les seules à avoir été utilisées dans un contexte de guerre.
Après la guerre : des tourments publics et personnels
Oppenheimer démissionne de son poste au sein du Manhattan Project en 1945 et devient directeur de l’Institute for Advanced Study. Il siège également à la Commission de l’énergie atomique (AEC) et se prononce contre le développement de la bombe à hydrogène, une arme nucléaire encore plus puissante que celle qu’il a contribué à créer.
Mais sa vie bascule en 1953, lorsque ses anciennes fréquentations communistes refont surface sous l’œil accusateur du maccarthysme en pleine chasse aux sorcières. Bien que blanchi de toute accusation de trahison, Oppenheimer est déchu de son habilitation militaire et ostracisé par une partie de la communauté scientifique. Abattu, il ne retrouvera jamais totalement son entrain et sa fierté d’antan.
Une quête de sens spirituelle et philosophique
Le personnage d’Oppenheimer est bien plus nuancé et complexe qu’il n’y paraît. Avide de réponses, il se tourne vers la philosophie orientale et l’hindouisme pour trouver un sens à l’arme de destruction massive qu’il a contribué à forger. La fameuse citation « Je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes » témoigne de ses questionnements intenses sur la nature divine et le pouvoir destructeur de la science.
Une postérité incomplète et controversée
Oppenheimer décède prématurément en 1967, à l’âge de 62 ans, des suites d’un cancer de la gorge. Cependant, quelques années avant sa mort, il reçoit le Fermi Award, la plus haute distinction de l’AEC, en reconnaissance de ses contributions à la science.
Le film « Oppenheimer » de Christopher Nolan met en lumière la véritable histoire de cet homme singulier et emblématique dont la mémoire et l’œuvre continuent de susciter la fascination et le débat. Un personnage ambigu et captivant qui aura marqué l’Histoire de son empreinte indélébile.