Vous pensiez que les mini PC étaient condamnés à rester modestes, discrets, presque anecdotiques ? L’Asus NUC 14 Pro AI a d’autres ambitions. Sous ses airs compacts, à peine 1,3 pouce de hauteur , ce petit bloc renferme une débauche de puissance et d’intelligence artificielle, avec une audace qui force le respect, même si tout n’est pas parfait.
C’est en décembre dernier qu’Asus a levé le voile sur ce modèle. Et dès l’annonce, une chose a sauté aux yeux : c’était le tout premier mini PC équipé des nouveaux processeurs Intel Core Ultra (série 200V), basés sur l’architecture Lunar Lake. Dans notre version d’essai, la plus musclée du lot, on retrouve un Core Ultra 9 288V épaulé par 32 Go de mémoire LPDDR5X soudée directement au die. Oui, soudée , donc non amovible , mais on y reviendra.
Alors que la concurrence s’échine à séduire par le design, Asus prend un chemin différent. Le châssis du NUC 14 Pro AI est fonctionnel, presque brutaliste. Du plastique solide pour la coque principale, un couvercle métallique en dessous pour l’accès rapide au SSD (au format M.2), et surtout une ventilation bien pensée : entrée d’air sur le côté droit, sortie à l’arrière. C’est utilitaire dans sa forme mais réfléchi dans son exécution.
Côté connectique, c’est un festival que peu de concurrents peuvent égaler. Ports en façade (dont USB-C et audio), boutons physiques bien visibles, capteur d’empreintes compatible Windows Hello intégré directement sur le boîtier… Et même une touche Copilot dédiée pour lancer l’assistant IA de Microsoft , ou toute autre fonction personnalisable depuis Windows.
Mais ce qui donne vraiment son nom au produit , ce fameux “AI” , c’est la présence d’un Neural Processing Unit capable d’effectuer jusqu’à 48 TOPS (trillions d’opérations par seconde). C’est énorme pour un appareil aussi compact. De quoi faire tourner des modèles IA localement sans dépendre du cloud. Pas besoin de connexion stable ni de serveurs distants ; ici l’intelligence est locale et instantanée.
Et pourtant… malgré ces performances impressionnantes sur le papier et en pratique dans les tâches IA ou bureautiques lourdes, il faut garder certaines limites en tête. Non, vous ne ferez pas tourner Cyberpunk 2077 en ultra dessus. Et oui, la mémoire non extensible peut frustrer certains utilisateurs exigeants sur la durée.
Autre point à considérer, Asus vend ce mini PC comme un barebone. En clair, pas de stockage ni système installés par défaut (même si notre unité de test contenait un SSD de 1 To). Il faut donc prévoir un peu de bricolage initial… heureusement facilité par l’absence totale d’outils nécessaires pour accéder aux entrailles.
Côté sécurité enfin, Asus a mis le paquet : Secure Boot actif dès la sortie du carton, module TPM intégré pour chiffrer vos données sensibles, microphones prêts pour les commandes vocales et même haut-parleur mono intégré , une rareté dans ce format.
Reste la question épineuse du prix. Officiellement flou chez Asus , il faut demander un devis personnalisé pour acheter , on sait que notre configuration tourne autour des $1100 selon les informations obtenues lors des tests presse. Une version “Essential”, moins puissante avec processeur Twin Lake et tarif plus doux devrait arriver prochainement.
En attendant une date officielle de sortie mondiale (les premières unités sont attendues courant janvier), difficile de ne pas être intrigué par ce que propose Asus ici : un mini PC qui assume pleinement ses choix techniques radicaux sans chercher à flatter inutilement l’œil ou masquer ses compromis.
Le résultat n’est pas parfait mais diablement cohérent.

